Dans notre société, le stress est souvent vu comme un élément nécessaire à l’effort, au dépassement de soi, à la réussite et à la performance. Qu’en est-il réellement ? Peut-on envisager une autre voie, basée sur le plaisir plutôt que sur la pression ? Cet article propose une réflexion sur cette alternative, en s’appuyant sur une anecdote personnelle et l’expérience partagée par le champion olympique Léon Marchand.
L’anecdote : quand le stress prend le dessus

Récemment, le fils de mon compagnon, passionné de football, a raconté une expérience marquante lors de son entraînement. Il réussissait aisément ses penalties, jusqu’à ce que son coach introduise une nouvelle règle : « un gage pour chaque penalty raté ». Aussitôt, le stress est monté et il a manqué tous ses tirs.
Le changement a été radical. Ce qui l’avait jusqu’alors motivé — le plaisir de jouer et de réussir ses tirs — s’est effacé face à la peur de l’échec, face à la crainte de subir une conséquence négative. Cette peur l’a paralysé, brisant le mouvement qui l’animait quelques instants auparavant.
Quand le stress bloque le plaisir

Cette situation n’est pas rare. Le stress peut transformer une activité agréable en une source de pression intense. Cela soulève une question importante : pourquoi « effort » et « performance » devraient-ils forcément être associés au stress ?
Dans cet exemple, le stress lié au gage a pris le dessus sur le plaisir initial. Ce qui était autrefois une activité pleine de légèreté et de joie s’est soudainement transformé en une expérience crispante.
L’approche de Léon Marchand : laisser place au plaisir
Cette anecdote m’a rappelé un témoignage inspirant de Léon Marchand, champion olympique en natation. Lors d’une interview (ou plusieurs), il a parlé de la manière avec laquelle il abordait les compétitions : il ne se concentre pas sur la victoire ou la peur de l’échec, mais sur le plaisir qu’il éprouve dans l’eau, en pratiquant son sport.

Pour lui, le plaisir est un guide. Il explique que, lorsqu’il reste connecté à ce plaisir, il parvient à s’affranchir des injonctions à la performance. Cette approche lui permet de trouver un équilibre et de garder de légèreté et fluidité. Cela l’amène à aborder les compétitions avec sérénité, sans que la pression prenne le dessus.
Et si la réussite n’était plus l’objectif ?
Ce qui est intéressant dans l’approche de Léon Marchand et l’anecdote du fils de mon compagnon, c’est qu’elles nous invitent à remettre en question une idée très ancrée dans notre société : celle que la réussite doit être l’objectif principal. Cette vision nous pousse souvent à nous imposer une pression inutile, à oublier le plaisir que l’on pourrait ressentir dans le simple fait d’agir, de créer, de jouer.

Et si, au lieu de chercher à réussir à tout prix, nous nous permettions simplement de profiter du moment présent, d’éprouver du plaisir dans ce que nous faisons, sans attente spécifique ? Cette question est fondamentale, car elle interroge notre rapport au monde et aux injonctions extérieures.
Dans un contexte de travail, d’études, de sport ou même de la vie quotidienne, la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas correspondre à certains standards, est souvent très présente. Pourtant, il est possible de trouver une alternative à cette spirale de stress.
Le plaisir comme source de bien-être et d’équilibre
Accepter que la vie ne soit pas une course vers un but, mais un processus continu dans lequel nous pouvons choisir de replacer le plaisir au centre de nos actions. Cela ne signifie pas renoncer à faire des efforts ou à bannir, fuir toute émotion dite désagréable. Il s’agit plutôt de changer de perspective : nous pouvons chercher à atteindre des objectifs en se détachant d’injonctions pour prouver notre valeur. Le plaisir, contrairement à la pression, nous permet d’avancer de manière plus harmonieuse, en respectant notre rythme et nos envies.

Quelques pistes pour retrouver le plaisir dans nos activités :
- Se détacher des attentes extérieures : laisser de côté l’idée que nous devons atteindre certains objectifs pour faire plaisir aux autres.
- Être dans l’instant présent : apprendre à apprécier le processus, plutôt que de se focaliser sur le résultat final.
- Relâcher la pression : le stress est souvent auto-imposé. Apprenons à reconnaître les moments où nous nous imposons trop de pression inutilement et pour nous aider à évacuer la pression, tout un panel d’outils sont à notre disposition (cohérence cardiaque, relaxation, sophrologie, méditation, yoga…)
- Faire ce que l’on aime, pour soi : reconnectez-vous à ce qui vous fait plaisir, à ce qui vous anime, sans chercher à le justifier ou à l’orienter vers un objectif précis.
Conclusion : laisser place au plaisir
Si l’on peut tirer une leçon de ces histoires, c’est bien celle-ci : le plaisir ne doit pas être relégué au second plan, il est tout aussi important que l’effort. Faire place au plaisir dans nos actions nous permet d’avancer avec plus de légèreté, de fluidité et surtout de rester en phase avec nous-mêmes.
Et si l’on choisissait de faire de la place à ce plaisir dans notre quotidien, que changerions-nous ?

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